Cet ouvrage a pour objectif d’analyser la contribution des relations scienti?ques à la construction de l’espace européen à partir du « choc du Spoutnik » (1957) jusqu’à la mise en place du premier programme cadre européen dans la première moitié des années 1980. Les auteurs s’interrogent sur les convergences et divergences des systèmes scienti?ques en Europe et sur les questions de coopération et de concurrence entre les pays de l’Europe de l’Ouest. L’ouvrage met en particulier l’accent sur les évolutions en France et en RFA et sur la « dynamique francoallemande ». Y a-t-il à cette époque une coopération franco-allemande privilégiée ou une impulsion franco-allemande déterminante pour une coopération européenne en matière de recherche et d’enseignement supérieur, alors que la Communauté européenne n’avait encore guère de compétences en la matière ? À la lecture des communications ici rassemblées, il s’avère qu’il faut porter sur le « tandem franco-allemand » un regard plus nuancé, car la compétition, la rivalité, un reste de mé?ance et une certaine fascination pour la recherche conduite aux États-Unis s’expriment encore dans les relations entre les deux pays. Entre menace soviétique et dé? américain, il s’agit de montrer comment l’espace scienti?que et universitaire européen se forme par la conjonction de projets bilatéraux et multilatéraux sur le « vieux continent ».

Corine Defrance est chercheur au CNRS (IRICE/Paris). Elle travaille notamment sur les relations franco-allemandes et l’histoire de l’éducation et des politiques scientiques en France et en Allemagne au XXe siècle. Ulrich Pfeil est professeur de civilisation allemande à l’Université de Lorraine, Metz. Ses recherches portent sur l’histoire de l’Allemagne, des relations franco-allemandes aux XIXe et XXe siècles et les conséquences politiques, culturelles et sociales de la Guerre froide en Europe.

Contenu : Corine Defrance/Ulrich Pfeil : Écrire une histoire des relations scientifiques et technologiques franco-allemandes en Europe – Hans Manfred Bock : La reprise des contacts sociétaux franco-allemands « sur base universitaire » dans les années 1950 – Pierre Papon : L’espace européen de la recherche (1960-1985) : entre science et politique – Veera Nisonen : La France, l’Allemagne et les débuts de la politique communautaire de la recherche 1965-1967 : Surmonter le défi américain ? – Georges Saunier : La genèse du premier programme-cadre européen. Un regard français (1981-1984) – Denis Guthleben : L’Allemagne, fer de lance de la politique européenne du CNRS ? – Manfred Heinemann : La France et le CNRS dans la politique scientifique de la Max-Planck-Gesellschaft (1948-1981) – Ansbert Baumann : La Conférence franco-allemande des recteurs. Moteur de la coopération européenne dans l’enseignement supérieur ? – Dirk Petter : L’Institut franco-allemand de Ludwigsburg entre dimension bilatérale et perspective européenne – Florence Gauzy Krieger : Les dans la coopération scientifique franco-allemande. L’exemple de la Bavière – René Bimbot : La coopération franco-allemande et européenne dans le domaine de la physique nucléaire – Corine Defrance : « En sciences sociales, la France est en situation d’autarcie ». La recherche française et la coopération franco-allemande en sciences humaines et sociales – Ulrich Pfeil : Le projet d’Université européenne de Florence. Entre coopération intergouvernementale et Europe intégrée – Claude Carlier : Le programme franco-allemand de satellites de télécommunications « Symphonie ». Réussite technologique, échec commercial et conséquences sur la politique spatiale européenne – Filippo Pigliacelli : Le rôle du tandem franco-allemand dans la coopération spatiale européenne 1957-1973 – David Burigana : La France, la RFA et la coopération aéronautique en Europe (1955-1989) – Wolfgang Krieger : Airbus : un exemple de coopération européenne – Alain Beltran : Conclusion. Inhaltsverzeichnis